Enquête musicales réalisées par l'Inspecteur Harensky

La production musicale actuelle, pléthorique, nous plonge dans un flot incessant de nouveautés faisant qu'on passe souvent à côté de sorties essentielles. Certaines œuvres, aussi, ne prennent leur saveur que dans le temps. À l'heure où tout s'accélère, où le mélomane est pris dans un tourbillon incessant de nouvelles productions, il me semble essentiel de regarder en arrière et de prendre le temps de (re)découvrir certains albums ou artistes qui méritent mieux que de finir en compost, recouvert quotidiennement par la frénésie créatrice. Ces chroniques anachroniques au format court n'ont pas vocation à entrer dans le détail -s'agissant le plus souvent de sorties déjà commentées-, mais plutôt à mettre le doigt sur un album, un artiste ou un label, depuis déjà relégués au rang de vieilleries. Mais après tout, si vous ne l'aviez pas déjà entendu, c'est que c'est nouveau pour vous, non ? Et si vous le connaissiez déjà, peut-être n'avez vous pas pris la peine de bien l'écouter ? Internet et votre curiosité feront le reste.

mercredi 18 juin 2014

Mental Hell - Genocide Memoria

Tiens-donc...encore une production...allemande ! Bon, c'est pas comme si vous n'étiez pas prévenus : du germain, vous allez en bouffer dans ces chroniques. Je vous refais pas le laïus sur mon attirance pour la scène électronique allemande blablabla.
Cet album, passé complètement inaperçu, fête tout juste ses 10 ans, à l'instant où j'écris. Sous un avatar à usage unique , Mental Hell, se cache LFO Demon, producteur connu et reconnu chez les amateurs de musiques dures extrêmes, au travers de ses productions tournant autour du pot speedcore/breakcore/hardcore. 



Cependant, avec Genocide Memoria, Hans-Christian Psaar évolue sur un terrain inhabituel, et signe d'entrée de jeu une pièce maîtresse dans les domaines de l'abstract hip-hop et de l'illbient. Territoire dominé habituellement par DJ Spooky (qui est à l'origine même du terme illbient), la référence et l'affiliation musicale à ce dernier n'ont donc rien de surprenant.
Mais ne nous méprenons-pas : on n'a pas affaire ici à un énième clone d'une production du DJ américain. Genocide Memoria est bien plus que ça.
En effet, nous tenons là un projet d'une grande puissance narrative ; de celle que le vinyle, plus que tout autre support, permet d'exprimer. 


samedi 14 juin 2014

Sunken Foal - Fallen Arches

J'ai fait l'acquisition de cet album en 2008 (est-il encore utile que je précise en vinyle?), l'année de sa sortie. Fallen Arches fait partie de ces bonnes surprises que nous réserve régulièrement Planet Mu. À l'écart du tumulte dubstep et autres sorties du label creusant le sillon de courants bien établis ou en passe de l'être, l'irlandais Dunk Murphy livre un album subtil et extrêmement personnel. 

Quelle étiquette lui coller ? Quel style lui attribuer ? La réponse est simple et tient en un mot : beau (l'exact inverse de pas mal de mes potes donc.). Et la beauté a ceci d'universel qu'elle peut être perçue par tout le monde. Voici le genre de disque que vous pouvez mettre dans toutes les esgourdes sans craintes : l'electronica de Murphy mêle vrais instruments et traitements électroniques, diluant dès la première écoute les préjugés des deux camps.

mardi 1 avril 2014

Sonig


Dois-je encore rappeler que j'ai une attirance particulière pour la scène électronique allemande ? Il s'agit à mon sens de la plus prolifique et iconoclaste qui soit. Ce n’est donc pas un hasard si une fois de plus dans ces Retrochronics, je décide de parler de productions germaniques. Le label Sonig, basé à Cologne, est certainement l'une des structures musicales les plus versatiles enfantées outre-Rhin. Initiée en 1997 et depuis tenue par le vétéran Frank Dommert, les sorties se succèdent à un rythme plutôt soutenu et donnent le la de l'underground électronique teuton. Dans une trajectoire allant du noise à la pop, Sonig se situe au carrefour de toutes les expérimentations.

samedi 20 juillet 2013

Alphacut & Cie


J'ai connu le label Alphacut à ses débuts, vers 2003/2004. À cette époque, déjà, ACR correspondait bien à mes envies de drum'n'bass affranchie et innovante, parfois un peu plus expérimentale. D'emblée, vinyles colorés, samples bouclés (et dans le tempo) à la fin de chaque disque, s'imposent comme marque de fabrique, à la fois distinctive et qualitative.

ini.itu


fait partie de ces labels dont chaque sortie est un must have pour tout collectionneur de musiques expérimentales. Un artwork soigné, avec une cohérence sur la durée, incluant souvent posters et autres inserts graphiques. Il est question de vinyle bien sûr, format exclusif et limité à 250 exemplaires de chacune des douze sorties référencées à ce jour. Parlons du contenu musical à présent. Ini.itu, pour reprendre ses termes, est une niche auditive autour d'expérimentations électroacoustiques aux effluves asiatiques, brassant l'univers vaste de l'ambient et des musiques concrètes.

vendredi 19 juillet 2013

Acustic - Welcome


Voilà qui fait partie de ces petites sucreries inattendues que j'ai dénichées au hasard d'une session shopping sur Discogs. Les achats en ligne (ainsi que nos budgets lumpen-prolétariens) nous poussant à optimiser les frais de port, on en vient rapidement à considérer que payer un disque moins cher que son acheminement ne vaut pas trop le coup, alors, pourquoi ne pas se faire plaisir en élargissant la commande avec trois ou quatre autres références pour diluer le prix ?

Uwe Schmidt



Ceux qui me connaissent bien, en principe, savent de qui je parle. Sa musique tourne pas mal en boucle sur mon ordi et mes platines depuis quelques temps déjà. Avant ça, je connaissais un peu de nom et de loin Señor Coconut, mais c'est vraiment avec son album Light Music, sous le pseudonyme Erik Satin, que j'ai commencé à plonger dedans, à m'y intéresser de plus près. Et là, BIM, grâce à Discogs, je découvre l'étendue du truc. Une production musicale étalée sur plus d'une vingtaine d'années, au travers d'une cinquantaine de pseudonymes différents.